En France, on constate qu’après 75 ans, 2 personnes sur 3 vivants en institution, présentent des troubles cognitifs, soit 57 % des résidents d’EHPAD*. (Source : Fondation Médéric Alzheimer). La perte de mémoire ou de repères et les troubles du comportement sont considérés comme des troubles cognitifs. L’errance (avec ou sans but) en fait également partie : c’est un facteur récurrent qui peut avoir des conséquences parfois dangereuses. Selon le Dr Bertrand Lapergue, chef du service de neurologie de l'Hôpital Foch (Suresnes), il existe plus de 200 causes de troubles cognitifs. ** Dans un établissement, ces différents types de troubles cognitifs nécessitent la vigilance permanente des soignants pour sécuriser les résidents atteints mais aussi pour rassurer les proches, les aidants.À l’heure où les visites au sein des établissements de santé restent fortement contraintes et où la charge de travail du personnel de santé est en constante augmentation, allier la sécurité des patients et des résidents tout en rassurant les familles est une équation complexe qui inquiète chaque acteur : les personnes elles-mêmes, leurs proches, les soignants, mais aussi les responsables de site.Comment sécuriser les personnes atteintes de troubles cognitifs qui souffrent d’errance ? Comment rassurer leur entourage ? Comment soulager le personnel de santé ? Quelles sont les solutions de prévention et d’accompagnement disponibles sur le marché ? Comment aider les EHPAD, mais aussi les hôpitaux et les cliniques à relever le défi du nombre croissant d’hospitalisation de patients souffrant de troubles cognitifs ?Pour tenter de répondre à toutes ces questions, Bluelinea s’appuiera sur le témoignage d’une aide-soignante dans un EHPAD, particulièrement sensible à ce sujet et ayant été confronté personnellement à la gestion de patients ayant des troubles cognitifs.
Comment préserver la liberté des résidents ayant des troubles cognitifs ?
Le contexte actuel, avec les confinements ayant imposé des restrictions de liberté, a eu un impact significatif sur le bien-être des personnes âgées et notamment pour les résidents d’EHPAD. Cette situation ne fait que renforcer et accentuer la fragilité des personnes atteintes de troubles cognitifs. Et la gestion des déambulations, des sorties inopinées, reste un sujet majeur de sécurité en établissement. Le risque de fugues, qu’elles surviennent de manière consciente ou non, est un poids dans le quotidien des personnels soignants.
Le risque de fugues, une charge mentale permanente
Laura, 28 ans, est aide-soignante depuis 3 ans dans un EHPAD de la région Centre Val de Loire. Depuis la crise sanitaire, elle constate une augmentation de l’errance chez les personnes atteintes de troubles cognitifs « C’est simple, depuis l’arrivée de la crise sanitaire, nous avons de plus en plus du mal à gérer le quotidien de nos résidents. Pendant le premier confinement, ils n’acceptaient pas d’être enfermés dans leurs chambres, de ne pas voir leurs familles...et c’était légitime » Depuis, les portes des chambres se sont réouvertes et l’envie de se promener est décuplée. “On constate donc une augmentation de l’errance chez les résidents et cela ne nous facilite pas la tâche ».Pour les aides-soignant(e)s, la question de l’équilibre entre liberté et sécurité est quotidienne. Pour l’ensemble de l’équipe, toute fugue est « traumatisante » et vit cette situation comme un échec. Il est impensable de laisser enfermer nos résidents. Les conséquences néfastes du premier confinement en sont la meilleure preuve. La charge de travail des soignants ne permet pas une surveillance constante pour chacun d’entre eux, mais surtout, ce n’est pas leur métier.
La fugue d’un résident, une « expérience traumatisante »
Un soir, il y a environ un an, Laura a dû faire face à la fugue d’une résidente. « Mon cœur battait si fort, je m’imaginais le pire. Nous étions tous à crans, nous n’avions qu’une hâte, la retrouver saine et sauve... ». Miraculeusement, après une vingtaine de minutes, nous l’avons retrouvé dans une rue adjacente, déterminée à “rentrer chez elle”. Cette résidente, a subi un AVC (accident vasculaire cérébral) il y a un an environ et présente depuis des troubles de l’orientation, mais jusqu’alors, elle n’était jamais sortie de l’établissement. Pour beaucoup d’entre eux, l’entrée dans un établissement est compliquée et difficile à vivre, il est important de pouvoir s’adapter à chaque résident, les comprendre, pour s’adapter aux situations complexes que nous pouvons rencontrer.
Errance, déambulations, fugues : protéger oui, mais comment ?
Pour Laura, la question des déambulations dans un établissement est primordiale, notamment la nuit. Bien entendu, « prévenir les fugues passe par une bonne observation du résident - connaître son itinéraire de vie, analyser son trouble - mais cela ne suffit pas. » Dans cette mission sécuritaire, le personnel soignant a donc besoin d’aide. Les directeurs, et directrices, d’établissements ont alors plusieurs options qui s’offrent à eux : de la vidéosurveillance à la mise en place de vigiles, des étiquettes textiles aux systèmes de sécurisation de portes (digicode), des montres avec service de géolocalisation aux capteurs de présence au lit.
La détection de fugues, une fonctionnalité simple et rassurante
Pour choisir la solution idoine, chaque établissement a sa propre approche, avec souvent pour objectif : éviter au maximum les mesures de contention. Dans cette perspective, le critère le plus important est la capacité à s’intégrer dans le quotidien des soignants et d’être le moins intrusif dans celui du résident. L'EHPAD dans lequel officie Laura, suite à la frayeur de l’année dernière, a choisi la fonctionnalité “détection de fugues” de son système d’appel infirmière Serenea, développé par Bluelinea. Le système de détection de fugues Serenea permet la détection de l’approche ou du franchissement d’issues par les personnes désorientées ou déambulantes.Ces personnes sont équipées d'un bracelet - nominatif - à leur poignet, leurs sorties en dehors de l’établissement sont détectées grâce à un contrôleur situé au niveau des issues ou du portail. En cas d’alerte, l’information est présentée au personnel de santé sur son outil habituel : pager, afficheur de couloir, DECT, mobile. Si l’établissement le souhaite, l’alerte peut être redirigée vers Help®, le service d’écoute H24 de Bluelinea, qui contacte alors les professionnels de l’établissement selon un protocole personnalisable.Serenea Fugue est un dispositif sans fil, simple à déployer et adaptable aux besoins des établissements. Avant sa mise en place, les techniciens évaluent les issues à surveiller qu’elles soient à l’intérieur (au niveau des entrées de l’établissement) mais également à l’extérieur (au niveau des portails) avec un système de coffret étanche et une alimentation solaire lorsque cela est nécessaire.
Des solutions qui s’adaptent à chaque type d’établissement
Il est aussi possible de travailler en amont du risque de fugue, au prévenant l’errance nocturne. Pour ce faire, on équipe le lit des résidents qui présentent des risques de déambulation avec un détecteur de présence, qui va identifier les sorties prolongées ou répétées. D’autres établissements, dotés d’un parc ou souhaitant promouvoir la liberté de déplacement, choisissent des montres avec une fonctionnalité GPS, pour retrouver rapidement un résident s’étant éloigné de la “zone de vie” qui lui a été définie. Avec ce panel de solutions, Bluelinea permet aux établissements de répondre à un triple objectif :
- Limiter les risques pour les résidents fugueurs et assurer au maximum leur sécurité.
- Garantir à l’ensemble des résidents la disponibilité maximale du personnel soignant puisque la charge liée à la surveillance ou à la recherche de résidents fugueurs est allégée.
- Limiter les risques financiers et juridiques pour la direction en cas d’incident.